Courir avec son chien : le guide complet

Chien sportif border collie sautant un obstacle en forêt pendant une séance de canicross

Je le vois souvent sur les sentiers : des humains qui pensent que courir avec leur chien, c’est “juste attacher une laisse et partir”. Et je ne leur en veux pas… mais la vérité est un peu différente.

Courir avec son chien, c’est une discipline à part entière, presque un sport d’équipe, où chacun doit comprendre le rythme de l’autre. Et croyez-moi : quand c’est bien fait, c’est un bonheur total.

J’ai passé des heures à courir avec Nicolas, à avaler des chemins de forêt, des plages entières, et parfois des dénivelés qui devraient être interdits. Alors aujourd’hui, j’ai envie de vous dire les choses clairement, comme je les ai apprises : ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, et comment vraiment profiter de ces moments.

 

Les vrais bienfaits de courir avec son chien

On lit souvent que “c’est bon pour la santé”. Oui, évidemment. Mais ça ne résume pas l’essentiel. Courir avec son chien, c’est aussi :

 

Se vider la tête, à deux

Pendant une sortie, il n’y a plus de bruit, plus d’écran, plus de stress. Juste le souffle, les pas, et l’impression de faire quelque chose ensemble. C’est là que la complicité se crée, naturellement.

 

Canaliser l’énergie du chien

Je suis sportive, j’ai besoin de bouger. Et courir m’aide à être plus équilibrée, plus attentive, plus calme. Un chien qui court régulièrement fait moins de bêtises, réfléchit mieux et récupère plus vite. Ce n’est pas “un extra”, c’est un vrai outil d’équilibre.

 

Renforcer la confiance

Quand je cours avec Nicolas, on s’écoute constamment : je ralentis quand il ralentit, il accélère quand j’accélère. J'ai toujours mes oreilles en arrière, pour rester en alerte sur ce qu'il me dit. Sinon, on se parle avec le corps. Ça crée une connexion que vous ne trouverez jamais dans un jardin, même immense.

 

Quel chien peut courir ? (Beaucoup plus qu’on ne croit)

On pense souvent que courir avec son chien est réservé aux sportifs extrêmes ou à quelques races endurantes. La vérité : la plupart des chiens peuvent courir, à condition de respecter leur morphologie et leur rythme.

 

Les races naturellement faites pour courir

Ce n’est pas un secret : certaines races ont l’endurance dans le sang.
Parmi les meilleures races de chien pour le canicross :

  • les borders collies (oui, j’en fais partie 😉)
  • les huskies
  • les bergers australiens
  • les pointers
  • les labradors

Mais attention : la motivation compte plus que la race. J’ai déjà croisé un teckel qui courait mieux que des chiens trois fois plus grands.

 

À quel âge commencer ?

Ça, c’est sérieux. Le canicross ne doit jamais commencer avant la fin de la croissance.
Selon la taille :

  • petites races : vers 12 mois
  • moyennes à grandes : 15 à 18 mois

Un chiot ou un chien en trop jeune = articulations fragilisées pour la vie.

 

Comment débuter le canicross sans faire d’erreur ?

On ne se lance pas dans le canicross comme dans une balade du dimanche. Voici ce que j’ai appris en observant des maîtres, et parfois leurs erreurs…

 

Commencer par des sorties courtes

Pour moi, les premiers entraînements faisaient 10–15 minutes, pas plus. Juste assez pour comprendre le rythme, sentir la traction, et ne pas se blesser.

 

Laisser le chien trouver sa foulée

Chaque chien a une manière naturelle de courir. Certains tirent, certains courent à côté, d’autres zigzaguent (ceux-là, on les adore, mais on leur pardonne moins longtemps).
Il ne faut pas imposer une allure : il faut la construire à deux.

 

Adapter l’effort à la météo

J’ai couru dans la neige, sous la pluie, et même dans des journées trop chaudes où Nicolas a vite compris que ce n’était pas raisonnable. Courir avec son chien par temps chaud, c’est dangereux. Entre 11h et 16h l’été, c’est non.

 

Combien de kilomètres un chien peut-il courir ?

C’est LA question que tout le monde se pose. Et malheureusement, il n’y a pas une réponse universelle.

Mais voici des repères fiables :

  • Chien débutant : 2 à 3 km
  • Chien en bonne forme : 5 km
  • Chien sportif : 10 km
  • Chien entraîné + morphologie adaptée : 15 km ou plus

Pendant notre tour d’Europe, j’ai parfois marché plus de 30 km en montagne.
Alors oui, le corps d’un chien s’adapte… mais progressivement. L’erreur, c’est de faire trop, trop vite (on est pas si loin des humains finalement !)

 

L’équipement : pas pour faire joli, pour protéger

Je vois encore trop de chiens courir en collier. C’est non. Je ne vais pas y aller par quatre chemins.

 

Le harnais

Un bon harnais de traction pour la course à pied, c’est la base. Pas un harnais de balade. Un harnais pensé pour le mouvement, les épaules libres, sans compression sur la gorge.

 

La laisse

Élastique. Sinon, c’est des à-coups pour tout le monde. Et ça peut abîmer autant le dos du maître que celui du chien.

 

La ceinture

Pour courir les mains libres. Croyez-moi : une chute en tenant une laisse, ça arrive très, très vite.

 

Hydratation, récupération… et ration adaptée

Courir, ça consomme énormément d’énergie. Certains jours, quand on courait beaucoup, ma ration augmentait naturellement.

Une alimentation adaptée comme celles de Shiva & Mia aide à récupérer plus vite, surtout pour les chiens très actifs.

 

Les erreurs courantes que je vois tous les jours

  • Courir trop jeune
  • Courir trop vite
  • Ignorer les signaux de fatigue
  • Courir en pleine chaleur
  • Partir sans eau
  • Oublier la récupération
  • Croire que tous les chiens doivent “tirer”
  • Négliger le traffic (entre les vélos, les voitures, les piétons...)

Ce ne sont pas de petites erreurs. Elles nuisent à la motivation, au plaisir… et parfois à la santé.

 

Courir avec son chien, c’est aussi partager l’espace (et respecter les autres)

Je le vois souvent pendant nos sorties : certains humains pensent qu’un chien qui court, ça a “la priorité”. Mais non… courir avec son chien, c’est aussi apprendre à lire l’environnement et à cohabiter avec tout le monde.

Quand je cours avec Nicolas, on reste attentifs à trois choses :

 

Les voitures et les routes

Même attachée à la ceinture, je peux changer de direction d’un coup si une odeur m’attire. C’est pour ça qu’on ralentit toujours avant de traverser, on ne coupe jamais une route en courant, et Nicolas regarde d’abord pour deux. Une seconde d’inattention peut suffire à créer un accident.

 

Les piétons

Tout le monde n’aime pas les chiens, et c’est normal. Alors quand on croise des marcheurs, des enfants, ou des personnes âgées, Nicolas me garde près de lui, on réduit l’allure, et on laisse la place. Une sortie sportive doit rester agréable pour tout le monde.

 

Les autres chiens

C’est un grand classique : deux chiens qui se croisent en pleine course, ça peut vite partir dans tous les sens. Alors on anticipe : on ralentit, on s’écarte un peu, et on laisse chacun passer tranquillement. L’objectif, ce n’est pas de faire une performance… c’est de garder le contrôle.

Courir avec son chien, c’est un vrai sport — mais c’est aussi un comportement.
Un binôme attentif, c’est un binôme respecté, partout où il passe.

 

Ce que courir avec son chien apporte vraiment

Je vais être franche : on s’en fiche un peu de la performance, du chrono ou de la distance. Ce qu’on retient, c’est l’énergie qu’on partage, les chemins qu’on découvre, les regards qu’on échange quand le rythme devient fluide. Courir avec son chien, ce n’est pas une activité : c’est une relation.

Alors si vous avez envie de vous lancer, faites-le. Mais faites-le bien. Prenez votre temps, écoutez votre chien… et amusez-vous. La course, c’est un des plus beaux terrains de complicité qui existent.

Shiva & Maud

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